MERN/Gaspé Énergies : LA FQSA ET LA SGRG appuient le ministre Jonatan Julien

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) et la Société de gestion des rivières de Gaspé (SGRG) sont très préoccupées par le jugement attendu dans les prochains jours concernant la cause qui opposent l'entreprise Gaspé Énergies au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN). La FQSA et la SGRG appuient la décision du ministre du MERN, Jonatan Julien, de refuser l’octroi d’une autorisation de forage à l’entreprise, et demandent le maintien du règlement actuel.

À l’automne 2020, Gaspé Énergies a contesté un refus d'autorisation de forage du gisement Galt, à proximité de la rivière York, en plus de demander le retrait d’un article du Règlement sur les activités d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures en milieu terrestre, qui interdit les forages à moins de 1000 mètres d’un cours d’eau.

La volonté de Gaspé Énergies de forer des puits pour exploiter des hydrocarbures à 170 mètres d’un cours d’eau se jetant dans la rivière York, à Gaspé, est loin d’être synonyme de développement durable aux yeux de la FQSA et de la SGRG. « Nos organisations préconisent la gestion intégrée et le développement durable des ressources du milieu et du territoire québécois, en priorisant la conservation du saumon atlantique et ses habitats. Ce poisson emblématique a besoin de conditions très particulières tout au long de son cycle de vie complexe, conditions que ce projet peut affecter de nombreuses façons. Il est primordial de préserver le roi de nos rivières et d’assurer la pérennité des activités de pêche, qui génèrent non seulement des retombées économiques récurrentes pour la région, mais aussi l’engagement des citoyens pour la conservation des écosystèmes aquatiques », précise Myriam Bergeron, directrice générale de la FQSA.

Retombées économiques et valeur écologique

Alors que Gaspé Énergies met de l’avant les retombées alléguées du projet de forage, la FQSA et la SGRG soutiennent que les risques de mettre à mal l’industrie de la pêche au saumon, une activité économique déjà bien implantée et durable, sont bien réels. « Seulement à Gaspé, la pêche au saumon, qui connaît un engouement sans précédent, maintient 35 emplois directs en plus de retombées économiques se chiffrant à près de 5 millions de dollars par année. Mais au-delà des bénéfices que génère l’activité de pêche sportive au saumon atlantique, et ce, à la grandeur du Québec, il faut souligner la valeur écologique intrinsèque de cette espèce emblématique et les conséquences sur l’environnement aquatique qu’un tel projet pourrait avoir », explique Rémi Lesmerises, directeur général de la SGRG.

L’exploitation des hydrocarbures dans les conditions actuelles entraîne un risque majeur de privatisation des avantages et de socialisation des inconvénients, tels que les impacts environnementaux sur la faune et l’eau, susceptibles de perdurer au-delà du projet d’exploitation. L’ouverture d’une brèche dans la réglementation protégeant l’environnement pourrait amener d’autres organisations à vouloir réaliser de telles actions près des rivières à saumon. « Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, les organisations gestionnaires de rivières et la FQSA travaillent d’arrache-pied depuis plus de 30 ans pour assurer un habitat et des pratiques adéquats pour assurer la pérennité du saumon atlantique dans la province. Ces efforts constants et quotidiens pourraient être gâchés en un claquement de doigts », de rajouter madame Bergeron.

C’est pourquoi la FQSA et la SGRG somment le ministre Julien de rester ferme dans sa décision d’appliquer le Règlement sur les activités d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures en milieu terrestre, et entendent prendre action si le jugement tant attendu dans l’affaire se veut favorable envers Gaspé Énergies.